La Force Du Volcan
Août 2021.
Je m’envole vers une terre que je porte en moi depuis toujours, comme un rêve lointain aux parfums de soufre et de glace : l’Islande.
Ile indomptée, sculptée par les colères de la Terre et le froid glacière. Un bout du monde, brut et envoûtant.

Au fil des jours, je m’émerveille devant la diversité infinie de ses paysages : cascades géantes dévalant les falaises, langues glaciaires luttant contre les ravages du temps, montagnes sombres, plages de sable noir, geyser jaillissant…
Mais il manquait encore une pièce à ce puzzle d’éléments.
Il me fallait voir un volcan. Un vrai. Un vivant.

Quelques jours avant mon départ, la nouvelle tombe : une éruption est en cours.
Le cœur de l’île bat, et il bat fort.
Je cherche, je lis, je me renseigne.
Comment y aller ? Quelles précautions prendre ? L’excitation monte, l’inconnu m’appelle.
Après 45 minutes de marche à travers une nature silencieuse et tendue, j’atteins une crête surplombant la vallée.
Face à moi, le volcan. Majestueux. Fumé. Habité.
Une longue coulée de lave refroidie serpente à ses pieds, comme un vestige de ses colères passées.


Je poursuis la ligne de crête, happée par la force magnétique du spectacle.
La lave jaillit du ventre de la Terre avec une puissance primitive, brute.
Un ruisseau en fusion, des cascades de feu qui tombent en rugissant.
Le sol tremble, le grondement est sourd.
La chaleur me prend à la gorge, mais mes yeux, eux, ne peuvent se détacher.
C’est beau. Saisissant. Inouï.
Le volcan danse, vêtu d’or incandescent et de rouge carmin.
Il vit. Il respire. Il me parle.

À cet instant, je comprends.
Je comprends que nous ne sommes que des passants minuscules sur cette planète indomptable.
Que la nature est plus forte que tout. Plus belle aussi.
Et qu’elle mérite qu’on la respecte.
Le cœur battant, les larmes montantes.
Je serais restée là des heures, figée dans le feu et la contemplation. Témoin de la naissance du monde.
Mais toute aventure a son crépuscule.
Il est temps de rentrer.
Le volcan, lui, continuera de veiller.

Le volcan m’a appris que la beauté naît parfois dans le chaos.
